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Site Pierre Jean Jouve

Notes éparses sur Pierre Jean Jouve 

Jouve et les Musiciens, 

ses Contemporains

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par Jean-Paul Louis-Lambert

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   Il y a des écrits très connus de Jouve sur des musiciens, Mozart et Berg, bien sûr, et aussi sur Bartok; Monteverdi, Mahler, Schönberg. Ses relations avec les musiciens ont été très nombreuses, diverses, et parfois inattendues. Nous donnons ici quelques notes éparses sur ce sujet.




Jouve et ses musiciens

Aimée RoséeWozzeck (1932)Edward StaempfliPierre SouvtchinskyA la mémoire d'un angeBéla BartokFernand Drogoul Le Don Juan de MozartMarcel Mihalovici et Monique Haas , Le Paradis perduLouis SaguerOlivier MessiaenMichel Fano •  Max DeutschPierre Boulez LuluYves-Marie PasquetClaude PreyTrois sonnets de WS • 

Le Printemps des poètes : 2012 : Jacques Roubaud, Pierre Mariétan et Denis Fargeton2013 : Jean-Pierre Siméon, Vsevolod Polonsky


 Ma mère était musicienne

1900 (?)

[Eugénie] Aimée Rosé

   Dans le numéro du 15 mai 1968 de La Quinzaine Littéraire, Antoinette et René Fouque publient un important entretien avec Pierre Jean Jouve à l'occasion de la fin de la réédition de ses oeuvres poétiques au Mercure de France. Jouve s'exprime beaucoup sur ses rapports avec la musique. Il y parle de l'influence de sa mère :

Ma mère était musicienne. La musique est ma mère. J’ai été formé par elle, j’ai commencé par vivre en musique, avec un vague désir de composition qui n’était pas éduqué. Je jouais assez convenablement du violon, à l’époque cela s’appelait jouer dans le Quatuor de Debussy. Même au moment où j’ai commencé à penser aux Lettres, cette passion de musique ne m’a pas quitté.

Un écho de la prodigieuse musique d'Alban Berg

1932

« La Fiancée »

Histoires sanglantes

La première des Histoires sanglantes publiées chez Gallimard en décembre 1932 s'intitule « La Fiancée ». Elle raconte la jalousie de Joseph, amoureux de la virginité de Marie. Celle-ci semble l'avoir trompé avec le Tambour-Major. Joseph tue Marie puis se suicide.

Jouve n'avait pas vu l'opéra Wozzeck d'Alban Berg quand il a écrit cette libre paraphrase. Il a écrit dans En miroir (1954) qu'il avait entendu la « Suite de Concert » de Berg et lu l'argument du programme. Jouve voulait écrire une variante « libre et infidèle » au drame de Büchner, comme « un écho d'une prodigieuse musique ». 


Réédition dans La Scène capitale (L'Imaginaire/Gallimard)

Edward Staempfli

1932-1947

Edward Staempfli

   Le compositeur suisse Edward Staempfli (1908-2002) a composé plusieurs oeuvres sur des poèmes de Pierre Jean Jouve :

  • 1932 : Extraits de La Symphonie à Dieu ("Fontière", "Vieillard", "Au milieu des tombeaux", "Pastorale du vent noir") quatre mélodies pour soprano et piano.

  • 1947 : Cinq poèmes ("O vierge noire", "Je suis celle qui dore", "O chère plus légère que l'éther", "Maria lorsqu'elle a dit", "Marie dit") extraits de Porche à la Nuit des Saints, pour chant et piano.  

Pierre Souvtchinsky

1935

Pierre Souvtchinsky

   Pyotr Petrovich Suvchinsky, plus connu sous le nom de Pierre Souvtchinsky (1892-1984) est un chanteur et musicologue ukrainien. Il fut d'abord co-éditeur d'un journal musical de Saint-Petersbourg (à partir de 1915). Il était l'ami de Nikolai Myaskovsky, de Serge Prokofiev (auteur du livret d'une cantate) et d'Igor Stravinski, avec qui il a collaboré.  Il était d'origine noble, et en 1922 il a émigré, d'abord à Berlin, puis à Sofia, enfin à Paris. A Paris il a connu René Char, Antonin Artaud (à l'époque des Cenci). Il a été le pédagogue de pianistes comme Geza Anda et Claude Helffer. Il a été à l'origine de la création par Roger Désormières du Soleil des Eaux de Pierre Boulez. Il aurait conseillé aux jeunes élèves de Messiaen (Maurice Le Roux, Michel Fano, Jean Barraqué, André Hodeir et Pierre Boulez) de se regrouper sous un même sigle (voir le livre de Jésus Aguila cité dans la bibliographie). Certaines sources lui attribuent la co-fondation, aux côtés de Jean-Louis Barrault, d'Hélène Tézenas et de Pierre Boulez du Domaine Musical.

   Dès 1935, Pierre Souvtchinsky fréquentait Pierre Jean Jouve et Blanche Reverchon, comme en témoigne une lettre écrite à son futur époux (Balthus) par Antoinette de Watteville, effarouchée par l' « ambiance psychanalytique » régnant chez le couple : 

J'ai trouvé horrible toute cette clique autour de Jouve dont j'avais tant attendu, toute cette ambiance psychanalytique me paraît antipathique. J'ai constaté avec Souvtchinsky, un Russe absolument charmant et gentil, que dans ce cercle un être humain dépourvu de complexes devient un être inférieur.

« A la mémoire d'un ange »

1936
Alban Berg

Jouve - A la Mémoire d'un Ange - NRF - 1937
N.R.F. - Janvier 1937 Chroniques
Pierre Jean Jouve

 "A la Mémoire d'un Ange"

   Dans le numéro du 1er janvier 1937 de La Nouvelle Revue Française, Pierre Jean Jouve publie « A la mémoire d'un ange », une chronique consacrée à Alban Berg.  


(...) Au moment où il commençait l’œuvre nouvelle, un événement tragique survint provoquant une commotion considérable : la mort subite d’une jeune femme, la rupture d’une destinée qui par ses ressorts les plus intimes était certes liée à l’être intime de l’artiste, car dans la douleur de cette commotion Berg entreprenait aussitôt, et avec une hâte qui ne lui était pas familière, l’expression, par le concerto même, de la "tragédie d’un jeune être admirable"; en raptus d’inspiration, lui qui travaillait avec une lenteur extrême, il eut terminé la participation après quelques semaines (...). Berg écrit un Concerto qui par son énorme développement tragique est devenu un Requiem - et le dédie A la Mémoire d’un Ange. Quatre mois plus tard (24 décembre [1935]), Berg lui-même était mort, de manière insidieuse et à la suite d’une affection banale. On peut dire à première vue que lorsqu’il écrivait le Requiem de l’être cher "il ne se doutait pas" qu’il écrivait son propre Requiem ; on peut dire beaucoup plus véridiquement qu’il le savait, et que tous les actes du drame sont concomitants ; Alban Berg, soulevé par la hâte profonde que conditionne toujours le travail direct de la mort, écrivait dans des pages extraordinaires et magnifiques au suprême degré de son art : sous la mort de la jeune femme, la mort d’Alban Berg.

(...) Combien l'homme est fait pour mourir, et trouver son salut dans sa mort, voilà ce qu'Alban Berg dit en mourant à cinquante ans. A Barcelone, le violoniste Louis Krasner pleurait, avant les premières notes du Choral.

Réédité dans Commentaires, 1950

Béla Bartok

1938
Béla Bartok

   Dans le numéro du 1er juillet 1938 de La Nouvelle Revue Française, Pierre Jean Jouve publie « La Musique et l'état mystique », une chronique consacrée à Béla Bartok.

Réédité dans Commentaires, 1950

Le Don Juan de Mozart et Fernand Drogoul

1940-1942

Fernand Drogoul

Jouve - 1942 - Don_Juan

   En Suisse, en 1942, Jouve publie Le Don Juan de Mozart (LUF). La dédicace est explicite :

A Fernand Drogoul / Esprit musicien / qui encouragea la pensée de cet ouvrage / qui critiqua ses différentes versions / qui aima Salzbourg / tué le 13 juin 1940 / sur une route de France  

   Jouve avait étudié de très près la partition de l'opéra de Mozart grâce au musicien  Fernand Drogoul. Dans son livre de référence, Chronique des Cahiers du Sud, 1914-1966, Alain Paire nous apprend que Drogoul, né à Marseille, était un des amis des Cahiers du Sud de Jean Ballard. Il avait épousé Thérèse Aubray, poète et angliciste, traductrice (de D.H. Lawrence, en particulier), proche d'artistes et écrivains (Fargue, Masson) et qu'on peut considérer comme une des fondatrices des Cahiers du Sud (elle avait participé au capital de la maison d'édition). La mort de Fernand Drogoul le 13 juin 1940 dans un bombardement à Epernon (entre Rambouillet et Chartres) toucha beaucoup Jouve qui se réconcilia à cette occasion avec Ballard (la revue de celui-ci avait publié un article déplaisant sur un des poèmes résistants de Jouve).  

   Dans Gloire (Fontaine 1942), la section «Catacombes» porte l'exergue : « IN MEMORIAM / Fernand Drogoul ». Plusieurs poèmes de Jouve de la période de la guerre font référence à Drogoul, l'ami mort souvent associé à «la femme des vingt ans » : 

Vous deux
Qui êtes endormis dans l’horrible dépouille

Mais à mes yeux non séparés de chères formes

La femme des vingt ans couverte de son or

Et l’ami des sons justes pendant l’âge mûr,

Vos deux cœurs

Non séparés des eaux nues de mon cœur

  «Tremblement, II» in La Vierge de Paris,  LUF, 1944

Marcel Mihalovici et Monique Haas

1940-1945 et 1951


1940-1945

Marcel Mihalovici

   En 1945, Pierre Jean Jouve dédicace ainsi un exemplaire de son livre Gloire 1940 (publié en 1944 à Fribourg) :

pour Marcel Mihalovici... ayant entendu les superbes Ricercari joués par Monique - ce livre en souvenir de Cannes, du sombre temps où il était au travail - 1945. 

   Marcel Mihalovici (1898-1985) est un compositeur d'origine roumaine. Il est l'un des membres importants de «l'Ecole de Paris» (avec Bohuslav Martinu, Alexandre Tansman). Il était l'époux de la pianiste Monique Haas. Tous deux étaient des amis de Pierre Jean Jouve. Ils avaient participé au "Front national", mouvement résistant anti-nazi créé à l'initiative du Parti Communiste (alors interdit) pour regrouper des artistes pas obligatoirement politisés ; les fondateurs avaitent été Roger Désormières, Elsa Barraine et Louis Durey ; on rencontrait dans ce mouvement des compositeurs  comme Henri Dutilleux, Claude Delvincourt, Georges Auric, Francis Poulenc. Parmi les oeuvres les plus connues de Marcel Mihalovici, citons ses opéras, Mélusine (livret de Yvan Goll, 1920) et Phèdre (1949). 

   On peut supposer que la dédicace de Jouve fait référence à la période qui a suivi l'exode (1940), Jouve et Mihalovici étant alors réfugiés dans le sud de la France. Les Ricercari - variations libres pour piano op. 46 dont il existe des enregistrements par Monique Haas - sont habituellement datés de 1941 : Jouve les auraient entendus en avant-première ou en cours de composition.  

25 décembre 1951

Le Paradis perdu


   En 1951, la Chaîne nationale, dirigée par le compositeur Henry Barraud, diffuse Le Paradis perdu, texte de Pierre Jean Jouve, musique de Marcel Mihalovici, avec les comédiens Jean Marchat, Eléonore Hirt, Jean Topart, les chanteurs Gilberte Arvez-Vernet, André Basquin et Bernard Cottret, la pianiste Ina Marika au célesta et l'Orchestre National et les choeurs de la RTF, dirigés par André Girard. Réalisée par Alain Trutat, l'émission a été enregistrée le 10 octobre et diffusée le 25 décembre 1951.

Source

Un compositeur aux commandes de la radio: Essai autobiographique, par Henry Barraud, Myriam Chimènes et Karine Le Bail, préface de Jean-Noël Janneney et Bruno Racine, Fayard / Bibliothèque nationale de France

Louis Saguer

1947

Louis Saguer

   François Porcile, dans son ouvrage très documenté Les Conflits de la musique française, 1940-1965 (p. 264-265), donne un portrait du compositeur Louis Saguer (1907-1991), né allemand et naturalisé français. Saguer a été l'élève ou le disciple de Hindemith, Eisler, Milhaud, Honegger, collaborateur pour la musique de films d'Eisenstein. Pianiste et claveciniste il a interprété de nombreux compositeurs contemporains (Boulez, Dutilleux, Jolivet, Messiaen, Nigg).  

   En 1947 Louis Saguer compose une Ode au Peuple - d'après le poème précurseur de la résistance poétique publié par Pierre Jean Jouve en 1939 chez GLM et repris dans la NRF de février 1940. Ce compositeur méconnu a été, comme Maurice Ohana, un indépendant total. Il est l'auteur de la musique du premier long-métrage d'Eric Rohmer, Le Signe du Lion (1959).

   Le compositeur Alain Bancquart a écrit une Symphonie n° 6, en souvenir de Louis Saguer (2009) pour un orchestre de flûtes.  

Olivier Messiaen

1951

Olivier Messiaen

   François Porcile, dans Les Conflits de la musique française, 1940-1965 (p. 69), cite une lettre d'Olivier Messiaen datée du 12 avril 1951, adressée au directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique Claude Delvincourt (Messiaen était professeur au CNSM). 

   Messiaen y indique qu'il a fait une analyse totale de Don Giovanni de Mozart en s'«aidant de l'admirable livre de Pierre Jean Jouve» (1942).  

Michel Fano

1953

Michel Fano

Jouve - Fano - Wozzeck - Bourgois

Wozzeck - Traduction de Jouve

Traduction par Pierre Jean Jouve de Wozzeck d'Alban Berg d'après Georg Büchner

Domaine musical
Editions du Rocher, Monaco


Cette traduction est celle qui est reprise dans le livret de l'édition de l'enregistrement de Wozzeck par Karl Böhm (dir.), Dietrich Fischer-Diskau (Wozzeck), Evelyn Lear (Marie), l'Orchestre de l'opéra allemand de Berlin,1965 (CD DGG)

   En 1953, Jouve publie Wozzeck ou le nouvel Opéra (Librairie Plon) qu'il a écrit en collaboration avec le compositeur Michel Fano

    Michel Fano (né en 1929)  a été l'élève d'Olivier Messiaen, il est l'ami de Pierre Boulez. Compositeur et théoricien, il est très connu pour ses partitions pour le cinéma : il a collaboré avec Alain Robbe-Grillet (Trans-Europ-Express,  L’Homme qui mentL’Eden et après), Pierre Kast (Le bel Âge), Jacques Doniol-Valcroze (L'Eau à la Bouche), Jean Rouch. Il a co-réalisé des films animaliers (Le Territoire des Autres, La Griffe et la Dent) et des documentaires sur la musique contemporaine. Il est un des plus grands spécialistes du son au cinéma.

Jouve-Fano-1953-Wozzeck

Grand entretien de l'INA : Michel Fano évoque son compagnonage avec Pierre Jean Jouve sur Wozzeck (et dans son témoignage sur les cours de Messiaen, il rappelle que celui-ci citait toujours le livre de Jouve sur Don Juan de Mozart). Jouve savait lire une partition d'orchestre et « il entendait la musique qu'il lisait. » « On pourrait entendre l'opéra de Berg en lisant son texte de la matière dont il est écrit. Il avait trouvé dans son texte la forme littéraire (...) qui rendait compte de l'oeuvre aussi ».

Musique - Mémoire
Michel Fano
Partie 6 - Chapitre 30

(25 minutes)

Jouve concevait l'analyse de Wozzeck comme une "analyse": deux rendez-vous par semaine, le mardi et le vendredi, pendant deux ans

       A propos de sa mise en scène de Wozzeck en 1963 à l'opéra de Paris (dirigé par Pierre Boulez), Jean-Louis Barrault a écrit

Pour Wozzeck donc, après la constitution de l’équipe, j’ai réfléchi à l’œuvre – et à ce moment un livre m’a beaucoup aidé, qui m’a permis de pénétrer dans l’œuvre en profondeur, celui de Pierre Jean Jouve et de Michel Fano.  

Réédition de 1964

Jouve-Fano-1964-Wozzeck

Max Deutsch

1959-1962

Max Deutsch

   Le fond consacré à Max Deutsch, compositeur et professeur de composition très apprécié, contient trois lettres à lui adressées par Pierre Jean Jouve entre 1959 et 1962.

Pierre Boulez

1968

Pierre Boulez

   Le livre de Jésus Aguila, Le Domaine musical (Fayard, 1992) cite, parmi les personnalités qui fréquentaient le Domaine musical : Pierre Jean Jouve, aux côtés d'André Pieyre de Mandiargues, André Masson, Jacques Lacan, Jean Wahl.
   Dans le numéro du 15 mai 1968 de La Quinzaine Littéraire (voir également "1900") l'entretien d'Antoinette et René Fouque avec Pierre Jean Jouve donne un témoignage sur la fréquentation du Domaine Musical par l'écrivain :

Dans la musique présente, j’ai l’impression que les structures de l’Ecole de Vienne sont dépassées par toutes sortes de recherches et en particulier celles que fournit la musique électronique, qui n’a rien à faire avec la structure sérielle (aboutissement de l’écriture tonale traditionnelle). Je sens comme un désarroi effrayant. Au dernier concert de Pierre Boulez, j’ai fortement aimé Eclats. Boulez conduit une formation réduite, traitée comme un instrument dont il ferait jouer les pupitres ad libitum. Comme l'oeuvre a été répétée en "bis", j’ai eu le sentiment d’une version différente et moins bonne. Je ne suis pas certain de mon jugement, mais il porte en tout cas sur le principe de "l’aléatoire". En dehors de l’aspect discontinu de l’art, de son aridité, je suis complètement opposé à l’écriture aléatoire. Un art ne peut pas être aléatoire, c’est une forme qui doit avoir sa limite et son contenu mémorial. Le créateur qui introduit délibérément le hasard dans sa création me semble user de perversité, car le véritable hasard, dans sa forme mystérieuse, y est déjà.

Lulu 

1969

Lulu 

de Frank Wedekind

Version française et adaptation par Pierre Jean Jouve

L'Âge d'Homme

Couverture de Lulu de Frank Wedekind

Yves-Marie Pasquet

1976-1979

Stèle à la mort (1976)

Suaire de sons
(1977)

Don Juan mis en pièces
(1979)

En 1966, le compositeur Yves-Marie Pasquet étudie la partition de Wozzeck avec le livre de Michel Fano et Pierre Jean Jouve (1953). En 1979, il compose un Don Juan mis en pièce inspiré par la lecture du livre de Pierre Jean Jouve (1942). 

Yves-Marie Pasquet rencontre Martine Broda après la lecture de ses analyses des poèmes d'Hélène (1936, repris dans Matière céleste, 1937) parues dans le Cahier de L'Herne (1972). C'est elle qui l'introduisit dans l'univers poétique de Jouve, puis dans celui de Paul Celan. En 1977, Suaire de sons pour soprano et orchestre est composé sur le poème Hélène.

En 1976, la mort de Pierre Jean Jouve avait provoqué la composition de Stèle à la mort pour orchestre (créée par l’Orchestre National de Radio France). L’univers jouvien y est recréé par des "vibrations colorées allant des graves et sombres vers les médiums et aigus lumineux et joyeux". 

Liens

Claude Prey

 1983

Claude Prey

On peut écouter un extrait de "Paulina" sur le site www.musiquecontemporaine.fr

   En 1983, Claude Prey compose Paulina ou la chambre bleue, opéra de chambre d'après Paulina 1880

   Claude Prey (1925-1998) est un compositeur indépendant élève au CNSM de Darius Milhaud et d'Olivier Messiaen. Ses débuts ont été marqués par Le Coeur révélateur (1961), opéra composé à la demande de la radio (Henri Dutilleux) sur un livret de Philippe Soupault d'après Edgar Poe, et qui obtint le Prix Italia en 1963. Selon François Porcile, Claude Prey a été un « rénovateur du théâtre musical » (p. 68). Sa «recherche structuraliste (...) va de pair avec une volonté de décloisonner les genres, de relier théâtre et concert, sortir du carcan de la scène, faire des chanteurs de véritables acteurs, et réciproquement » (p. 256). Citons son grand opéra épistolaire d'après Les Liaisons dangereuses de Laclos (1973) et Le rouge et le noir d'après le roman de Stendhal, créé en 1989 au Festival d'Aix en Provence. 


Sur le site musiquecontemporaine.fr on peut entendre un extrait de l'opéra de Claude Prey.

Trois sonnets de William Shakespeare

1984

Serge Baudo

Antoine Duhamel
René Koering

   Trois compositeurs français ont mis en musique trois sonnets de William Shakespeare dans les traductions de Pierre Jean Jouve, oeuvres créées en 1984 :

  • Serge Baudo (compositeur et chef d'orchestre, né en 1927) a mis en musique le "Sonnet I"

  • Antoine Duhamel (compositeur né en 1925, fils de Georges Duhamel qui fut un des amis de Jouve du temps d'une jeunesse reniée), le "Sonnet VIII"

  • René Koering (compositeur né en 1940), le "Sonnet XXIV".

Le Printemps des poètes

Concours de composition musicale Pierre Jean Jouve 2012

2011-2012

Concours de composition musicale Pierre Jean Jouve

Concours de composition Pierre Jean Jouve - Printemps des poètes

Le Printemps des poètes s’est associé à l’Ensemble In & Out pour créer le concours de composition musicale Pierre Jean Jouve. Un court texte poétique inédit a été commandé à trois poètes parmi les plus représentatifs de la poésie francophone d’aujourd’hui : Fabienne Courtade, Zéno Bianu et Jacques Roubaud. Date limite : envoi avant le 15 novembre 2011.

Comité de soutien : Carolyn Carlson, chorégraphe ; Gilbert Amy, compositeur ; Renaud Gagneux, compositeur ; Yves Prin, compositeur ; Jacques Roubaud, poète ; Jean-Pierre Siméon, poète ; Philippe Morier-Genoud, comédien ; Didier Sandre, comédien.

Toutes les informations et les textes à télécharger sur le Site du Printemps des Poètes.

Les concerts des créations auront lieu

2012

Pierre Mariétan

Denis Fargeton

Les Lauréats du Prix Pierre Jean Jouve 2012 sont Pierre Mariétan et Denis Fargeton. Ce dernier  parle de son oeuvre sur le site de  Thierry Ravassard. 


Le poème de Jacques Roubaud commence ainsi


« La vie est admirable la vie est admirable elle et vaine »

Hommage à Pierre Jean Jouve

Crois-tu qu’il n’a pas bougé, là, ce soleil
Celui qui brillait quand tu avais dix ans, sa jeunesse
Extraordinaire, oeil
Au milieu des forêts parfois posé rose,
Rose d’étonnement, rose dans la moitié du ciel,
Rangé entre couleurs,
Ondes, rayons, brillant de désir,
Crois-tu qu’il n’a pas bougé d’un seul pas depuis le premier des matins
Dans l’espace de cire, si vain ?

[...]



Le vers de Jouve cité est le dernier vers de "Songe", première section des Noces. Son exergue est : « L'esprit du poète est par hasard tombé sur le vieux texte de l'Ecclésiasre : Tout y est vanité et poursuite du vent. » "Songe" est daté de 1924. 

Janvier 2012
  • Sur son site, le compositeur Valentin Villenave, de l'OUMUPO, décrit la partition qu'il a écrite pour le concours de composition Pierre Jean Jouve : "Etoile sans couleurs", sur le poème de Jacques Roubaud, pour 4 instruments et un récitant.

Le Printemps des poètes

Concours de composition musicale Pierre Jean Jouve 2013

Initié par l'Ensemble In & Out, en partenariat avec le Printemps des Poètes

Unique en son genre, il favorise la création d’œuvres pour un ensemble instrumental et une voix parlée, inspirées par un texte poétique.

17 mars 2013

Prix remis par la comédienne Sylvia Bergé, avec la participation du comédien Christophe Galland et du percussionniste Laurent Mariusse

« L’histoire moderne des liens entre la poésie et la musique est sans doute celle d’un désir et d’un manque… Le désir de musique pourtant hante les poètes depuis toujours, et l’aveu de Pierre Jean Jouve : « le poète en moi a toujours envié le musicien. Il n’y a pas d’art plus suspendu et plus libre " exprime peut-être le voeu caché de bien des poètes de voler à la musique son architecture sensible, sa phrase qui vole et rend saisissable la scansion de l’âme.
Si proches, poésie et musique souvent se regardent et s’admirent sans oser le pas qui les rassemble. A nous de susciter le pas commun : croisement, entrelacs, dialogue, répons. Ce sont plus que des oeuvres à naître, c’est un lieu imprévu à habiter, la demeure commune d’une commune présence. »

Jean-Pierre Siméon

  • Un court texte poétique a été commandé à trois poètes parmi les plus représentatifs de la poésie francophone contemporaine des Outre-Mer : Roland Brival, Daniel Maximin et Ernest Pépin.
  • Le lauréat 2013 est Vsevolod Polonsky.


Références

Références

Jouve - Commentaires

Contient :
"In Memoriam Salzbourg"
"Alban Berg - A la Mémoire d'un Ange"
"Béla Bartok"
"Le dernier concert de la Paix"

  • Pierre Jean Jouve, Le Don Juan de Mozart, Fribourg, LUF, Egloff, 1942.   

  • Pierre Jean Jouve et Michel Fano : Wozzeck ou le nouvel Opéra, Librairie Plon, 1953.   

  • Pierre Jean Jouve, Commentaires, A la Baconnière, 1950.
  • Alain Paire, Chronique des Cahiers du Sud, 1914-1966, IMEC Éditions, 1993.  

  • François Porcile, Les Conflits de la musique française, 1940-1965, Fayard, les chemins de la musique, 2001.  

  • Michèle Fink, «Jouve et la Musique», in Relecture de Pierre Jean Jouve, NU(e) 28, 2003.  

  • Jésus Aguila, Le Domaine musical - Pierre Boulez et vingt ans de création contemporaine, Fayard, 1992.  

  • Balthus, Correspondance amoureuse avec Antoinette de Watteville 1928-1937, Buchet/Chastel, Paris, 2001.  

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Dernières mises à jour : 13 février 2014

Précédentes mise à jour : 2 mars 2012 ; 11 mars, 4 juillet et 16 novembre 2013
Première mise en ligne : 2008