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Fernand Ouellette
Tombeau
de Jouve
(1977)
| Il aima le mont noir le piège ardent à l'infini des jambes ce nourricier de chaleur rose de mystère et d'ouverture, qu'il n'offrait qu'au mâle en délire, en errance vers la plaie. Ainsi la femme à chair, la reléguée aux ombres, la plus salie par les désirs, renaissait sous les fleurs avec des mots de rosée radieuse. Teinté par les mains et la souffrance, son corps clos de peau triste en secret couvait Pâques, horizon vertical en la voix qui le rachetait. Aujourd'hui quels chants défieront le miroir de Lulu, le gouffre invisible devant les pas et les amours ? Quel poème aveuglant tourné vers la mort vers l'âme viendra tel le premier jour sur le monde ? |
JOUVE |
| TOMBEAU DE JOUVE |
La voix qui ouvrait le coeur en lui s'est tue. Ni les glaïeuls ni le bleu ne l'éveilleront. L'entourant même, bienveillant, le ciel s'éteindrait. Poitrine plus vide n'a mieux chassé l'air qui appelait la parole, la formait, la brûlait. Ainsi montaient les oiseaux de sa bouche avec des plumes de flamme, tandis qu'au loin ils emportaient l'arbre. Ainsi se tendait la terre en la sonorité profonde de feuille, d'or et de voyelle. |
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Deux poèmes extraits de : Ici, Ailleurs, La Lumière
Éditions de L'Hexagone, 1977, p. 24-26. |
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| En janvier-février 1967, Fernand Ouellette dirigeait un numéro de la revue Liberté (Montréal) consacré à Pierre Jean Jouve avec qui il correspondait depuis le mileu des années cinquante. |  |
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Dernière mise à jour : 4 mai 2011