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Notes éparses sur Pierre Jean Jouve 


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Jouve par Alexandre Mercereau

Juvenilia (Deuxième livraison)


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Chronique et textes recueillis par Mikaël Lugan

Voir aussi

Alexandre MERCEREAU, L’ABBAYE ET LE BOLCHEVISME,
Eugène Figuière éditeur, Collection « Créer », Bibliothèque d’Histoire Littéraire, Paris, ca 1923. [plaquette de 20 p.]
Alexandre Mercereau - L'Abbaye et le Bolchevisme - Couverture
Mention de Jouve p. 11.
  • « et de nos presses ou de notre firme sortirent, en plus des nôtres, des volumes de Verdot, Robert de Montesquiou-Fezensac, Valentine de Saint-Point, P.-J. Jouve, A. Pelletier, F. Vanderpyl, Prince de Liguori, Roger Allard, Jules Romains, Marcel Lenoir, Paul Adam ; les Cahiers de Mecislas Golberg, Deniker, etc. »

Long (relativement) passage sur Jouve dans l’Epilogue, qui est présenté ainsi (p. 15) :
  • « Et c’est ici que se situe la vraie fin, la plus douloureuse, de l’Abbaye. Et je m’excuse de me voir contraint de raconter comment cela s’est passé, et pour cela de trahir – bon dernier d’ailleurs – mes anciens amis, qui n’ont même pas la pudeur de respecter la vérité la plus élémentaire de la période la plus pure, la plus noble, la plus belle, la plus enthousiaste de leur existence. Et je veux le faire dans un chapitre séparé. » [Mercereau expose les raisons qui l’ont conduit à quitter le groupe : ostracisme contre Arcos et Barzun ; mégalomanie de Jules Romains ; transformation du « groupe fraternel d’artistes » en « Mutuelle de Publicité » sous l’influence de Romains et Duhamel, dont le programme était d’« assassiner tous les poètes de sa génération qui avaient le malheur de publier en dehors du groupe ». Mercereau cite Apollinaire et Deubel comme cibles d’éreintement de Duhamel, critique au Mercure de France, puis donne d’autres exemples plus développés, parmi lesquels [p. 18-19] :


  • « Depuis qu’il ne consacre plus une partie de ses revenus à faire une revue à leur dévotion : « Les Bandeaux d’Or », le vrai poète Paul Castiaux, qui est cependant toujours leur ami et n’a pas moins de valeur qu’autrefois, n’a plus jamais l’honneur d’une simple citation.

  • Et je vois par l’article de M. Ruchon et une constatation de M. Jean Maxe, que P.-J. Jouve a maintenant le même sort. Aurait-il omis un jour de clamer l’universel génie de nos compères, ou simplement proclamé en même temps qu’ils n’étaient pas les seuls à en posséder ? Pourtant, P.-J. Jouve a du talent. Il est vrai qu’il a un fort grand vice, qu’on ne pardonne – et non sans mal – qu’au seul Vildrac, parce qu’il est de la famille. Au point de vue des événements qui continuent d’ensanglanter le monde depuis 1914, il fut net et catégorique : point d’opportunisme et point de flatterie habile à la fois à la chèvre et au chou. On ne le vit point répondre à une enquête de Thiesson sur Romain Rolland quelque chose comme : « J’ai d’autres chats à fouetter que de m’occuper de politique » pour signer ensuite, dès que le pacifisme devient à la mode, un manifeste du même Romain Rolland, avec qui il n’y a plus aucun courage à se compromettre, mais au contraire, quelque avantage international à récolter. Chez lui, on ne voit pas de ces lames à deux tranchants également émoussés, qui font dire au terrible guerrier de l’arrière : « Il montre le martyre des blessés, mais sait nous faire voir le côté tout de même pittoresque de la chose, et trouver dans l’héroïsme naturel de ces hommes, l’espoir dans la race, c’est-à-dire dans la Patrie, c’est-à-dire la nécessité de la guerre ». Et au pauvre combattant de l’avant : « Il a grand’pitié de nous, et sait découvrir dans notre héroïsme la preuve de la grandeur de l’humanité tout entière, donc l’espoir d’une paix éternelle, fondée sur l’amour de tous les hommes ». Ce n’est pas M. P.-J. Jouve qui, comme G. Duhamel, serrerait, avec la même « bonté » au comité Zaharoff la main de M. Léon Daudet, qui veut faire tomber le gouvernement à l’extrême-droite ; au comité de Clarté, celle de M. Henri Barbusse, qui veut faire tomber le gouvernement à l’extrême-gauche ; et en face, celle de M. le Grand Chancelier, qui distribue des petits rubans rouges aux bons serviteurs de l'État, qui veulent que le gouvernement reste debout. Non, M. P.-J. Jouve ne me paraît pas, depuis la guerre, vouloir avant tout s’insinuer dans un public, dans les publics, dans le plus de publics possible. Il ne recherche pas la renommée facile et le gros sou. Ce n’est pas un littérateur qui fait sa carrière, c’est une conscience.(*)

(*) Des renseignements venus de Suisse et de Salzbourg m’inclinent à plus de réserves qu’au moment où j’écrivais ces lignes. [note d’Alexandre Mercereau]


  • Cela ne veut pas dire, d’ailleurs, que là soit la cause de la suppression de son nom parmi ceux qu’il servit et qui le lui rendaient jadis.

  • Ce n’est ici qu’une hypothèse, et je m’empresse de le dire. »

Photographie de Darnac, en hors-texte, représentant le Groupe de l’Abbaye :
Vildrac, Arcos, Gleizes, Barzun, Mercereau, Duhamel, Mahn, D’Otémar
Abbés de Créteil

Mikaël Lugan est le webmestre des Fééries intérieures. Il publie le Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux. Il collabore également au site des Amateurs de Remy de Gourmont.   Bulletin des Amis de Saint-Pol-Roux N° 4
Jouve - Logo Lecture par Serge Popoff Les textes cités dans cette page ont été recueillis par Mikaël Lugan
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Sous la responsabilité de Béatrice Bonhomme et Jean-Paul Louis-Lambert

Première mise en ligne : 9 février 2010
Dernière mise à jour : 17 décembre 2010